Faisant confiance aux chiffres de ventes, il achète lui aussi le dernier album de GHOST

C’est une triste histoire qui frappe de plein fouet Gilles-Hubert Fillacourban, « Djil Hub » comme l’appellent ses amis. Ce jeune homme de 17 ans, habitant Lannion (Côtes d’Armor) est un fan absolu de Ghost depuis l’album Meliora. Il a économisé sou à sou en apprenant la sortie prochaine d’Impera. L’adolescent n’est pas bien riche : il est apprenti carreleur dans une boulangerie du centre de la cité bretonne. Un disque compact est une dépense conséquente dans son budget mensuel, aussi a-t-il demandé à ses parents de lui donner un coup de main pour s’acquitter des 14,92 € que coûte la précieuse rondelle de polycarbonate recouverte d’une fine pellicule d’argent, sur une grande plateforme en ligne.

« Mes darons m’ont dit : « Allez, on voit bien que tu te donnes du mal, on va t’aider » et m’ont donné les 3 Euros qu’il me manquait » confesse Djil-Hub. « J’ai un peu hésité, c’est beaucoup de pognon, presque 15 balles, sa race de morts » ajoute-t-il agacé. Confiant dans les charts internationaux qu’il a compulsés sur le Net, DH (comme l’appellent ses cousins) saute le pas et passe commande. Maladroit et peu habitué à acheter en ligne, il oublie de décocher certaines cases et contracte un abonnement de 5 ans à la livraison sous deux jours coûtant 12€ par mois et donnant accès à deux films français inédits, dont un avec Dany Boon.

Mais la plus mauvaise surprise reste à venir : il écoute le disque dès sa réception et – en toute logique – demande remboursement à la plateforme moyennant le renvoi du disque. « C’est tout pourri, à part la 4. Jamais je donne 15 balles pour ça, t’es qui toi ? ». Heureusement, l’histoire se termine bien. Le père de DH, avocat pénaliste au barreau de Rennes, repère un vice de procédure dans les conditions générales de vente du géant de la vente en ligne. La transaction est déclarée nulle et non avenue. Au terme d’un procès de plusieurs années initié au début de ce mois, DH est remboursé de ses 14,92€ et – cerise sur le gâteau – peut même garder le disque qui trône aujourd’hui fièrement parmi sa collection de 26 CDs. Un disque qui a désormais une histoire, mais aura valu quelques sueurs froides à notre ami. « Sérieux, j’ai cru qu’ils allaient me niquer, ces bâtards ». Avec la somme rondelette en poche, DH a amené sa future petite amie dans un établissement de restauration rapide où chacun s’est délecté d’un sandwich contenant deux tranches de fromage et d’une boisson aromatisée artificiellement au goût cola.